L'Outarde canepetière

L’Outarde canepetière (Tetrax tetrax) est un oiseau des plaines agricoles. Elle est présente en France sous forme de deux populations : une majoritairement sédentaire occupe le pourtour méditerranéen, l’autre, migratrice, occupe les plaines du Centre-Ouest.

C’est cette dernière population qui nous intéresse. En forte régression cette espèce a perdu 94% de ses effectifs en 22 ans. C’est pourquoi des outils ont été mis en place pour sa préservation dans le centre Ouest, et plus particulièrement en Indre-et-Loire sur la zone Natura 2000 – ZPS Champeigne.

 

Portrait de l'Outarde

Carte identité outarde

Carte d’identié de l’Outarde

L’Outarde canepetière que l’on trouve en Indre-et-Loire fait partie de la population migratrice. Elle est présente chez nous de mi-mars à mi-octobre, pour la saison de reproduction.

Caractéristique : Cet oiseau est le seul représentant du genre Tetrax. Il peut mesurer 40 à 45 cm, et peser entre 750g et 1kg. Le mâle en parade se distingue par un col noir entrecoupé de blanc formant un “V” au centre.

Nourriture : Les adultes se nourrissent majoritairement de plantes tandis que les poussins se nourrissent majoritairement d’arthropodes (insectes divers, araignées) et de gastéropodes (escargots). Cependant, la nourriture varie en fonction des saisons, des disponibilités et des besoins de l’Outarde. Ainsi, la proportion d’arthropodes consommés augmente avant et pendant la période de reproduction.

Reproduction : Le système de reproduction se base sur un comportement de compétition territoriale, appelé « lek », qui désigne une aire de parade de surface variable (de quelques centaines de mètres à quelques km). Les mâles occupent et se disputent ainsi, par le biais de comportements nuptiaux (chant, parades, vols) des places dominantes situées à proximité de zones favorables à la nidification (jachères, prairies, luzernes…) où se cantonnent généralement les femelles.Les pontes sont effectuées à partir de mi-mai jusqu’à juillet, à raison de 2 ou 3 œufs en moyenne (maximum 6) et l’élevage des jeunes s’étale jusqu’à la fin août pour les nichées les plus tardives. Les poussins sont nidifuges et évoluent dès la naissance au cœur des couverts herbacés, avec la femelle adulte.

Habitat : Cet oiseau, originaire des steppes, affectionne les zones ouvertes avec peu de relief. Le choix de l’habitat varie en fonction des besoins : les mâles en parade sont en recherche d’habitats ras, parmis lesquels ils sont très visibles. Les femelles sont plutôt en recherche de végétation prairiale afin de se camoufler pour couver.

Outarde mâle

Outarde mâle

La préservation de l'Outarde en Indre-et-Loire

Une population en déclin : La population migratrice a été fortement impacté entre les années 1978 et 2000. En effet, ses effectifs sont passés de 6 800 mâles chanteurs à …. seulement 400 ! Soit une diminution de 94%, ce qui est considérable. Actuellement, la population migratrice est présente uniquement dans 3 régions Françaises : le Poitou-Charentes, la région Centre-Val de Loire et les Pays de la Loire.

Les principales menaces pesant sur les populations sont l’intensification de l’agriculture (fauche fréquente des luzernes empêchant la nidification, emploi de pesticides réduisant la ressource alimentaire en invertébrés), l’aménagement du territoire (développement d’infrastructure routières), l’urbanisation (sur les zones à outardes, réduisant les surfaces disponibles pour l’espèce) ….

 Ainsi, les principales mesures de préservations passent par la préservation de son habitat et de ses ressources alimentaires, et le maintien de surfaces sans dérangement pour favoriser sa nidification.
 

Outardes mâle et femelle © Axelle Lebras

ZPS Champeigne (en bleu)

Une zone spécifique : la zone de protection spéciale (ZPS) Natura 2000 – Champeigne

  • Le site a été désigné en 2006 sur 17 communes,  ce qui représente environ 13000ha, dont une majorité de terres agricoles. Les enjeux prioritaires sont la préservation de 9 espèces d’oiseaux inscrit à l’annexe 1 de la directive oiseau (outarde canepetière, pluvier doré, pie-grièche écorcheur, circaète jean-le-blanc, busard cendré, busard saint martin, faucon émerillon et œdicnème criard) ainsi que la préservation de pelouses calcicoles présentes sur le site.
  • 4 structures animatrices sont présentes sur le site : la chambre d’agriculture 37 coordonne la SEPANT, la fédération départementale des chasseurs 37 et la LPO Centre-Val de Loire.  La Communauté de Communes Loches Sud Touraine est maitre d’ouvrage du site.
De la connaissance à la préservation : les actions en Champeigne
 
La connaissance : les suivis naturalistes permettent de connaitre les effectifs chaque année, leur localisation et l’étude de son régime alimentaire, plus spécifiquement sur les invertébrés. Ces connaissances permettent d’adapter les mesures de gestion et de suivre l’évolution des populations.
 
La préservation : En Champeigne, la principale mesure de préservation consiste à mettre en place des contrats avec des agriculteurs et agricultrices de la zone. Ces contrats, appelés MAEC (Mesure AgroEnvironnementale et Climatique) sont basés sur le volontariat. Les MAEC impose un cahier des charges aux agriculteurs.rices de la zone, afin de prévenir au maximum le dérangement des espèces en cours de nidification : interdiction d’entrer sur la parcelle entre mai et aout environ, interdiction d’épandre des pesticides ou des engrais… En contrepartie, les agriculteurs.rices sont dédommagé.e.s financièrement pour le surcout et le manque à gagner.

Champ sous contractualisation MAEC en Champeigne

Partenaires techniques et financiers

Outarde mâle en parade

Outarde mêle en parade

Outarde canepetière (Tetrax tetrax) – Mâle en parade © Louis-Marie Préau