Revue de presse des actualités locales - Novembre 2021

Le loup de retour en Touraine, après un siècle d’absence

Un loup gris a été observé et photographié le 26 novembre à Cinq-Mars-la-Pile, par un agriculteur, en début de matinée. L’Office Français de la Biodiversité, au vu des photos, a bien identifié le loup gris, et dépêché sur place une équipe d’agents formés à sa reconnaissance, pour relever si possibles des traces et empreintes, vérifier les éléments de paysage, pour une confirmation par les experts nationaux. L’animal parait correspondre aux caractéristiques de la race italo-alpine : lisérés noirs sur les tibias, dégradé dorso-ventral, comportement farouche, course en alignement. Pour le directeur régional de l’OFB, ce n’est pas une surprise : le loup a déjà été observé cinq autres fois dans la Région depuis 2018, mais c’est la première fois en Indre-et-Loire. La période est propice, car c’est celle de la reproduction, où les jeunes loups intègrent la meute, et où ceux qui ne sont pas dominants la quittent, et font des incursions loin de leur terre natale. Les zones de présence habituelles sont le massif alpin, le Jura et les Vosges. Certains individus font des incursions à plus de 1 500 km de leur terre natale, pouvant parcourir 50 km par jour. Ils font des passages éclairs, jusque dans le Calvados ou les Yvelines, mais ils ne s’installent pas dans nos régions. Le passage du loup suscite un fort émoi dans les populations, mais il faut le considérer comme une bonne nouvelle du point de vue de la biodiversité, quand on voit une espèce ayant une dynamique plutôt positive. L’OFB rappelle que le loup, animal discret et farouche, n’attaque pas l’homme, et jusqu’ici n’attaque pas le bétail. Il peut au contraire réguler les populations de gibier, et contribuer à l’équilibre des écosystèmes. La fédération des chasseurs estime que le loup n’a pas sa place en Touraine, et que la cohabitation avec cet animal serait compliquée ; mais il faut rappeler que le loup est une espèce protégée en France, sauf dans quelques territoires de montagne où la cohabitation avec les troupeaux est difficile.

Source : La Nouvelle République – 28/11, 29/11/2021

Saint-Pierre-des-Corps : l’ïlot-jardin prend forme

L’association Le Vieux Saint-Pierre a voulu créer un leu de verdure et d’évasion, en pleine ville : c’est l’ïlot des Bastes, devenu l’îlot-jardin avec la création d’un verger. Le groupe, présidée par Catherine Bonnard, était rassemblé sur place pour un café gourmand, et pour constater le bon avancement des plantations. Le projet est né du constat que les épisodes de chaleur se multipliaient, et que les fruits étaient cher : la volonté de l’association était donc de participer, à son échelle, à l’équilibre climatique et à l’indépendance alimentaire. D’où la création d’un verger : le projet, démarré en mars 2020, a été lauréat d’un appel à projets en juin 2020, une convention a été signée avec la Mairie pour le prêt du terrain. Un portail a été posé, le terrain de 3 336 m² a été nettoyé par les bénévoles de l’association, les premières plantations ont eu lieu en mars 2021. Une quarantaine d’arbres fruitiers d’espèces locales (pommiers, pruniers, pêchers, principalement) ont été achetés auprès de l’association Les Croqueurs de Pommes, de Veigné. Une structure métallique a été installée récemment avec tables et bancs pour les repas et ateliers de l’association. Une fois le jardin bien mis en place et les plantations bien consolidées, le jardin pourrait être ouvert à tous, en journée.

Source : La Nouvelle République – 29/11/2021

Charnizay : un projet éolien suscite des doutes au conseil municipal

La commune de Charnizay est face au projet de construction de 22 mâts éoliens, sur deux sites (Saint-Michel, et le Gros Chillou), et en comptant les éoliennes voisines du Petit-Pressigny. C’est le projet du Gros Chillou, qui est porté par la Société Windfees, qui était soumis à l’avis du conseil municipal le 23 novembre 2022, au vu de l’étude d’impact sur l’environnement qui a été produite. Alors que le maire de la commune est un ferme partisan de l’éolien, des conseillers municipaux se sont montré très critiques, et ont établi une liste d’observations. Elles portent sur le démantèlement des éoliennes (actuellement, la partie inférieure des fondations peut être maintenue dans le sol, ce qui ne constitue donc pas un démantèlement effectif) ; l’impact sur l’hydrologie ; l’impact sur les paysages, en prenant en compte l’impact cumulé des différents projets, et la visibilité, depuis les hameaux, d’éoliennes de 200 mètres de haut ; l’impact sur l’avifaune, considéré « moyen à fort » ; et l’impact acoustique, considéré comme « fort ». L’ambiance acoustique, pour une commune calme, et les sources lumineuses générées par les mâts des éoliennes risquent de constituer une réelle nuisance (les éclairages publics s’éteignent à 22 H. dans le village, et il n’y en a pas en campagne). Le conseil municipal a voté à l’unanimité les observations du rapporteur. Le porteur du projet promet une aide à la rénovation et à la mise en valeur du patrimoine local.

Source : La Nouvelle République – 29/11/2021

Monts : un projet de centrale photovoltaïque présenté au conseil municipal

Une demande de permis de construire pour une centrale photovoltaïque au sol a été introduite par la Société Francol 14 SAS – Kronos Solar, et présentée le 16 novembre au conseil municipal. L’implantation est prévue sur des parcelles privées, correspondant à l’emprise d’une ancienne décharge dans le secteur de Boulaine. Le Maire a souligné que ces parcelles se situent en secteur Nx dans le plan local d’urbanisme, qui prévoit que ne peuvent être admises dans ce secteur que des constructions, installations ou ouvrages techniques liés soient à la réalisation d’infrastructures publiques, soit à des services d’intérêt général, sous réserve qu’ils restent compatibles avec le site d’une ancienne décharge. Le projet sera soumis à autorisation environnementale et à enquête publique, et sera vérifiée sa compatibilité avec la biodiversité, les sols, l’air, le climat, les biens matériels, le patrimoine culturel et le paysage. Après délibération, le conseil municipal a émis un avis favorable au projet.

Source : La Nouvelle république –24/11/2021

Sorigny : le projet de parc éolien dévoilé par Engie Green

Le projet de parc éolien sur la commune de Sorigny a été présenté par l’entreprise Engie Greeen : il porte sur l’implantation de 4 éoliennes dans une zone située à proximité de la D.21 (route de Villeperdue à Louans, au sud de la commune). L’analyse de la faisabilité va donner lieu à plusieurs études techniques et environnementales. L’entreprise a commencé cette phase d’études par l’implantation d’un mât de mesure, dans la zone concernée qui permettra d’analyser la direction et la puissance des vents, et de mesurer l’activité en hauteur des chauves-souris vivant dans ce secteur. Des inventaires naturalistes seront menés par un bureau d’étude, afin de connaitre les espèces animales et végétales présentes. Des études paysagères et acoustiques seront également réalisées, afin de trouver la meilleure intégration possible du parc dans son environnement, et l’implantation optimale des éoliennes. Un comité de suivi a été constitué, afin de présenter le résultat des études en cours, et évaluer la faisabilité du projet. Ce comité de suivi associe au promoteur des acteurs locaux : élus municipaux, associations implantées à Sorigny. Les informations sur les études en cours sont également diffusées aux habitants, et aux communes voisines. En 2022, l’entreprise prévoit la finalisation de l’étude d’impact, et le dépôt du dossier de demande d’autorisation environnementale en préfecture. Si le dossier parait bien soutenu par la municipalité, une association hostile au projet s’est créée à Sorigny, et par ailleurs le président du club Touraine Planeur, situé au Louroux, a alerté sur le danger que représenteraient des éoliennes pour les jeunes pilotes de planeur, qui précisément s’entrainent à proximité de la zone prévue pour le parc éolien : un rapport expliquant ces dangers sera envoyé par Touraine Planeur à la Direction générale de l’aviation civile, à Engie Green, et aux élus locaux.

Source : La Nouvelle République – 20/11, 25/11/2021

Photovoltaïque : la SEPANT s’inquiète de l’artificialisation des terres

Alors que de nombreux projets de parcs photovoltaïques sont à l’étude en Indre-et-Loire, et que les promoteurs de ces installations ratissent le territoire, tandis que le gouvernement a déployé un plan en faveur de celles-ci, la SEPANT a rappelé sa position sur ce sujet : « au moment où la loi française reconnait enfin la valeur biologique des sols, leur rôle dans l’absorption du carbone, et prévoit de limiter l’artificialisation nette des terres, l’installation de panneaux photovoltaïques constitue une artificialisation incontestable, avec les plots en béton enfoncés dans le sol, les câblages enterrés, l’interdiction de tout arbre aux abords du parc photovoltaïque. Outre leur perturbation par les travaux d’installation, les sols sans soleil car couverts par les panneaux deviendront stériles, ou ne porteront tout au plus qu’une maigre végétation ». La SEPANT rappelle aussi qu’elle s’est positionnée depuis longtemps en faveur du photovoltaïque, mais sur des espaces déjà artificialisés : sur les toitures des bâtiments agricoles, et en ville sur le toit des immeubles, en ombrières sur des parkings, ou sur des friches industrielles. L’association dénonce des implantations sur des espaces naturels tels que des friches qui sont retournées à la forêt, comme à Sonzay et Ambillou, ou sur des zones non utilisées dans des parcs d’activités, et qui, prises à l’agriculture, doivent lui être restituées. La SEPANT a sauvé des griffes des promoteurs en parcs photovoltaïques la Lande de Larçay, très riche en biodiversité, grâce à une action en justice, et elle s’inquiète aujourd’hui pour d’autres espaces naturels, par exemple à proximité de la forêt de Langeais. La SEPANT appelle à la modération les propriétaires et les élus locaux, et à la vigilance des services de l’Etat.

Source : La Nouvelle république – 04/11, 18/11/2021

Forêt d’Amboise : des motards jugés pour de l’enduro illicite

« La nature n’est pas un stage ni un terrain de jeu », déclarait à la barre du Tribunal de Tours le représentant de la SEPANT, l’association s’étant portée partie civile dans une affaire de course de motos dans la forêt d’Amboise, dans une propriété privée interdite à la circulation des véhicules à moteur. Et ce représentant d’ajouter qu’il s’agit surtout « d’une source de nuisance pour la faune et la flore, et de détérioration des sols. La nature a le droit à la tranquillité pour se développer ». Les trois motards identifiés ont été contrôlés dans des conditions difficiles par des agents de l’Office Français de la Biodiversité : refusant de décliner leurs identités, ils ont essayé d’arracher le téléphone portable de l’un des agents, et amené l’un de ces agents à utiliser son bâton de défense, avant que les trois hommes ne s’enfuissent sur leurs engins. Absents à l’audience, ces hommes sont connus de la justice, notamment pour des refus d’obtempérer et pour des délits routiers. Outre des amendes, ils ont été condamnés, l’un à 3 mois de prison ferme, les deux autres à quatre mois de prison avec sursis.

Source : La Nouvelle République – 16/11/2021

L’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte fête ses 60 ans

Unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université de Tours, implantée à la Faculté des sciences et techniques au parc de Grandmont, l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte (Irbi) a été créé en 1961, et fête ses 60 ans. A l’origine, une initiative d’un grand scientifique, spécialiste de l’influence du milieu sur la reproduction, et précurseur de l’écologie politique : Vincent Labeyrie (1924-2008), qui fonda également dans les années 60 le Centre d’études supérieures en aménagement (CESA), premier établissement d’enseignement supérieur destiné à la recherche et à la formation sur l’aménagement du territoire (Vincent Labeyrie fut aussi le principal fondateur de la SEPANT). Qualifiée de « ruche universitaire et scientifique », l’IRBI a accueilli depuis sa création des milliers d’étudiants et de chercheurs du monde entier, spécialistes des insectes. Les recherches sur les insectes peuvent avoir des retombées sur d’autres sciences : ainsi pour le bio-mimétisme, source de technologies inspirées du vivant, utilisé en robotique, à partir de l’observation du déplacement des insectes à la surface de l’eau. Les recherches sur l’insecte servent aussi à mesurer le changement climatique, à aider l’agriculture durable, à contenir les espèces ravageuses ou porteuses de maladies, mais aussi à produire des insectes pour l’alimentation animale, voire humaine. L’un des sujets d’étude le plus actuel est le frelon asiatique, que traque l’Irbi, en venant notamment rechercher les nids chez les particuliers qui les lui signalent.

Source : La Nouvelle République – 08/11/2021

Barrage de Descartes : la SEPANT réagit à son dysfonctionnement

Alors qu’un épisode de hautes eaux sur la Creuse le 14 juillet 2021 avait endommagé le barrage de Descartes, dont l’un des clapets était tombé au fond de la rivière, la SEPANT a réagi au fait que la continuité écologique n’est plus assurée, du fait que les passes à poissons associées au barrage ne sont plus alimentées en eau et ne fonctionnent donc plus. S’associant à un récent arrêté préfectoral enjoignant la Société « Forces hydrauliques de Descartes » de remédier aux dysfonctionnements de l’ouvrage dont elle a sollicité et obtenu de l’Etat l’autorisation d’exploiter (avec l’autorisation d’occupation du domaine public), la SEPANT demande que cet exploitant ouvre les clapets et les pertuis du fond du barrage. Ainsi, en réduisant au maximum le seuil à franchir, cette ouverture devrait permettre aux poissons migrateurs de franchir l’obstacle. Et cela le plus rapidement possible, car les migrations des saumons, aloses et lamproies commencent début novembre.

Source : La Nouvelle République -06/11/2021

Covoiturage : une expansion en Indre-et-Loire

Pour des raisons économiques : la forte hausse du prix du carburant à la pompe, mais aussi quelquefois pour des raisons écologiques, nombre de conducteurs de voitures ont recours au covoiturage pour les trajets domicile-travail. Le principe du covoiturage, c’est l’utilisation conjointe d’une voiture par un chauffeur non professionnel et des passagers, pour un trajet commun, en évitant « l’autosolisme ». Les avantages sont nombreux : partage des frais de carburant, rencontre de nouvelles personnes, diminution de l’empreinte carbone. Plusieurs aires de stationnement pour covoiturage ont été implantées autour de l’agglomération de Tours, et deux aux entrées d’autoroute (A 10 à Château-Renault, et A 85 à Bléré), et voient leur fréquentation augmenter, alors que 68 % des déplacements domicile-travail dans le périmètre du Syndicat des mobilités de Touraine (25 communes, dont les 22 communes de Tours Métropole) se font en voiture. Des applications, destinées à mettre chaque jour en relation chauffeurs et passagers pour faire du covoiturage sur leurs trajets communs, se sont développées, telles que Blablacar Daily.

Source : La Nouvelle république – 03/11/2021

Chasse : cohabitation difficile des chasseurs avec les autres usagers des espaces naturels

Alors que l’actualité nous apprend de temps à autre la survenue d’un accident de chasse dont est victime un tiers, le candidat écologiste à l’élection présidentielle de 2022 propose d’interdire la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires. Même si la proposition a peu de chance d’être retenue, elle a le mérite de poser le problème de la cohabitation entre chasseurs, randonneurs, cyclotouristes, naturalistes (et parfois cueilleurs de champignons) dans les mêmes espaces. Les autres usagers rappellent que « c’est au chasseur d’être prudent » puisqu’il détient une arme et pas les autres. Il faut que les chasseurs connaissent et respectent les règles, notamment le fait qu’il est interdit de tirer en direction d’un chemin ou d’une route, en particulier les voies utilisées par les randonneurs et les cyclotouristes. Les responsables des sociétés de chasse soulignent que des stages de sécurité sont maintenant organisés pour tous les chasseurs, que des panneaux « chasse en cours » sont installés là où évoluent les chasseurs, et que, dans les forêts domaniales, on ne chasse pas les week-ends et les jours fériés (mais, en Indre-et-Loire, 85 % de la forêt est privée). Quand son président avait été interrogé sur ce sujet, la SEPANT avait préconisé que le dimanche soit un jour de « non-chasse ».

Source : La Nouvelle République – 02/11/2021