Observer la biodiversité en milieu agricole

L’observation de la biodiversité se fait généralement sur des écosystèmes à forte valeur. Cependant, une importante part des espèces des climats tempérés est étroitement liée au milieu agricole. En France métropolitaine, la surface utilisée pour la production agricole représente la moitié du territoire. C’est donc un milieu essentiel et à ne pas négliger pour la préservation de la biodiversité.

L’observatoire Agricole de la Biodiversité est un programme de sciences participatives développé en 2009 par le Muséum National d’Histoire Naturelle, sous l’impulsion du Ministère de l’Agriculture, dans le cadre de la stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB).

Il permet l’observation de la biodiversité au sein de parcelles agricoles grâce à quatre protocoles ciblant les abeilles solitaires, les vers de terre, les invertébrés du sol et les papillons.

La SEPANT coordonne le projet "'Observatoire de la Biodiversité" en Indre-et-Loire

Le principe

L’observatoire agricole de la biodiversité est un programme de sciences participatives, c’est à dire qu’il est accessible à toutes et à tous. Il contribue à mieux connaitre la biodiversité ordinaire de nos champs. 

Les 5 protocoles de suivis ciblent les abeilles solitaires, les invertébrés du sol, les papillons, les vers de terre et les chauve-souris. Ils ont été sélectionnés pour leur facilité de mise en œuvre, et parce que ces taxons sont importants pour la vie des écosystèmes agricoles. Par exemple, les abeilles solitaires participent à la pollinisation des cultures, et les vers de terres favorisent la fertilité des sols. 

Les objectifs

  • Mieux connaitre la biodiversité agricole
  • Connaitre l’évolution de la biodiversité
  •  Mieux connaitre les liens entres les pratiques agricoles, le paysage et la biodiversité
  • Sensibiliser les acteurs du monde agricoles, les naturalistes et le grand public
  • Favoriser et accompagner les changements volontaires des pratiques
Ce projet permet également de renseigner une base de données nationale. Toutes les observations menées sur le territoire ont permis la publication d’un 1er article scientifique.

4 protocoles pour observer

Les abeilles solitaires

Abeille solitaire, probablement une Osmie cornue (Osmia cornuta)

Comme leur nom l’indique, elles ne vivent pas en groupe. Elles représentent en France environ 800 espèces différentes, alors que l’abeille domestique que l’on trouve dans nos ruches n’est qu’une espèce : Apis mellifera. Elles jouent également un rôle important dans la pollinisation.

Elles sont observées grâce à l’installation de nichoirs le long des parcelles. Elles viendront occuper les loges qui composent ces nichoirs, ce qui permettra de compter leurs nombres et d’estimer leur diversité.

Les vers de terre

Vers de terre adulte

Aussi appelé ”amis du jardiniers” ou ”laboureurs des jardins”, les vers de terre ont une réelle influence sur la qualité et la fertilité des sols. Ils sont donc à prendre en compte en agriculture.

Ils sont observés avec de la moutarde. (Oui, vous avez bien lu!). Un mélange d’eau et de moutarde est utilisé sur une petite surface pour faire remonter les vers de terre, qui sont ”cueillis”, puis triés par groupe et comptés. Une fois cela fait, ils sont relâchés dans le sol. 

Les papillons

Papillon Demi-deuil (Malanargie galathea)

Ils participent également à la pollinisation. Certains se plaisent dans divers milieux, même les plus anthropisés, mais d’autres sont spécifiques de milieux très précis. Leur cycle de vie est parfois lié à une plante en particulier, appelée plante hôte.

Ils sont observés en vol, lors d’un passage d’observation. On estime ainsi leur quantité et la diversité des groupes qui sont présents.

Les invertébrés du sol

Insecte de la famille des scarabées, le carabe Poecillus cupreus, qu’on retrouve beaucoup dans les cultures.

Cette catégorie regroupe beaucoup d’animaux : scarabées, vers de terre, limaces, escargots, cloportes, milles-pattes …  et bien d’autres !

Ils sont observés à l’aide de 3 planches posées à même le sol. Les invertébrés du sol se réfugient sous les planches, qui offrent un refuge et de l’humidité. Il est ensuite possible de les observer et de les compter facilement. On analyse ensuite leur fonction dans l’écosystème : ceux qui vont se nourrir des cultures (aussi appelés ravageurs), ceux qui vont se nourrir d’autres animaux (aussi appelés prédateurs), ceux qui vont décomposer la matière (aussi appelés décomposeurs) et ceux qui peuvent polliniser les plantes (aussi appelés pollinisateurs). 

L'OAB à la SEPANT

Depuis plusieurs années, la SEPANT est animatrice du réseau des observateurs OAB en Indre-et-Loire.

Chaque bénévole est formé et épaulé par la SEPANT pour accompagner un agriculteur volontaire pour mettre en œuvre un ou plusieurs protocoles sur ces parcelles.

"Non seulement je participe à un projet national de collecte de données qui permettent aux agriculteurs de mieux connaitre la biodiversité en lien avec leurs pratiques agricoles, mais j'apprends également beaucoup."
Catherine Petoin
Passionnée par tout ce qui touche à la nature
"J'apprends, je découvre, je m'enrichis, je discute avec mes collègues de l'INRAE pour sensibiliser et rassembler autour de l'observation et la préservation de la biodiversité et je rencontre des gens passionnés et passionnants ! "​
Ghylène Goudet
Ingénieure à l'INRAE

Rejoignez-nous !

Pour découvrir ce qu’est l’OAB et vous investir dans cette démarche :

  • Vous êtes agriculteur ou agricultrice et souhaitez connaitre la biodiversité présente sur vos parcelles
  • Vous souhaitez accompagner un agriculteur ou une agricultrice pour mettre en place les protocoles et en apprendre plus sur les suivis naturalistes et la biodiversité

Prenez contact avec la SEPANT : 

  • marion.poire [at] sepant.fr
  • 09 77 38 61 75 – Le secrétariat et l’accueil sont ouverts tous les matins (sauf le mercredi) de 9h00 à 12h00

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