Pesticides : la distance de non-traitement par rapport aux habitations fait débat

Au printemps 2019, le maire de Langouët, en Bretagne, avait lancé le débat en prenant un arrêté interdisant l’épandage de traitements agricoles chimiques a moins de 150 mètres des habitations. D’autres maires ont pris des arrêtés identiques. Mais cet arrêté a été annulé par le Tribunal Administratif de Rennes. Mais le Gouvernement, auquel incombe cette réglementation, a lancé une consultation publique sur la délimitation des zones non traitées (ZNT). Le ministre de l’Agriculture a pris position pour une distance minimale entre les aires d’épandage et les habitations qui soit de 10 mètres pour l’arboriculture et de 5 mètres pour les cultures basses ; La réaction du président de la SEPANT a été de dire « en voyant cela, j’ai cru que c’était une erreur de transcription ou une plaisanterie. Comment peut-on imaginer protéger efficacement les populations de la dispersion des produits à de telles distances ? ». François Lafourcade, coordonnateur en Indre-et-Loire de la campagne des « pisseurs involontaires de glyphosate », juge également la proposition du ministre hallucinante : « personne ne peut croire un instant que l’on puisse se protéger d’un épandage à 5 mètres d’un pulvérisateur ». A l’inverse, Sébastien Prouteau, président de l’UDSEA 37, défend le principe de distances minimales, et indique que son organisation travaille sur des « chartes riverains » avec notamment l’implantation de haies brise-vent (dont l’implantation permettrait de réduire à 3 mètres les distances de non-traitement). Et de souligner l’enjeu de ce débat pour son organisation : « ce sont des centaines d’hectares, qui pourraient entrainer des pertes de production considérables ».

source : La Nouvelle République – 13/09/2019