Incinérateurs en vue

Des nouvelles du groupe déchet de la SEPANT

Le 14 novembre 2023, des membres du groupe déchets de la SEPANT ont visité l’incinérateur de Blois. Cette visite s’inscrit, tout comme celle du centre d’enfouissement de Sonzay en mai 2023, dans la compréhension des systèmes mis en place pour l’élimination de nos déchets.

Cet incinérateur a été ouvert en 2000 et élimine 95000 tonnes de déchets par an, produisant 17 tonnes/an de mâchefer et 250 tonnes/an de REFIOM (Résidus d’Épuration des Fumées d’Incinération d’Ordures Ménagères). D’ailleurs, 60 % du coût de fonctionnement, c’est le traitement des fumées.

Avec la fermeture annoncée des centres d’enfouissement, les collectivités d’Indre-et-Loire, avec le feu vert de la Région compétente dans le domaine des déchets, semblent avoir fait le choix de reconstruire un incinérateur à Saint-Benoît-la-Forêt et d’en construire un en périphérie de Tours.

Ces projets nous engageant pour 40 ou 50 ans posent de nombreuses questions. L’avantage avancé de l’incinération par rapport à l’enfouissement, c’est qu’il permet de produire de l’électricité et de la chaleur, mais avec quels rendements ? Et que faire de la chaleur produite en été ?

Ce qui brûle vraiment bien dans un incinérateur, ce sont les plastiques. Et ces plastiques proviennent du pétrole, l’incinérateur n’est autre qu’une centrale thermique tant décriée. L’incinérateur est également le seul système qui crée plus de masse de déchets en le traitant, c’est un comble ! Mais ça ne se voit pas car il part dans l’atmosphère sous forme de gaz : le CO2. Pour l’« élimination » de 12 grammes de carbone contenus dans un déchet, la combustion associe 32g de dioxygène atmosphérique pour produire 44g de CO2, une belle contribution au dérèglement climatique. Et on va mettre en place une ZFE à quelques km à vol d’oiseau ?

On peut avoir bonne conscience, on ne voit plus le déchet initial, c’est un peu comme mettre la poussière sous le tapis (mais ça c’est l’enfouissement…).

Quelle dimension pour l’incinérateur ? Il faut bien y réfléchir. Une fois construit, il faut l’alimenter avec constance dans les volumes de déchets, ce qui entrave la prévention pour la diminution, le recyclage et le réemploi, seules vraies solutions…

Quel type d’incinérateur ? Car qui peut dire de quoi seront composées nos poubelles dans 20 ou 30 ans…

Quelles technologies seront choisies pour le traitement des fumées ? Où iront les mâchefers ? Quels suivis des sites seront mis en place ?

Bref, un sujet brûlant !

Le groupe déchet de la SEPANT