Revue de presse des actualités locales - Janvier 2020

Blaireau : la chasse par déterrage est injustifiée

Le blaireau figure en France dans la liste des animaux « chassables », alors qu’il est protégé dans quasiment tous les pays autour de la France. La technique du déterrage est notamment dénoncée par les associations naturalistes dont l’ASPAS (en Indre-et-Loire, la SEPANT a demandé à la Préfète le retrait d’un arrêté autorisant la prolongation de cette chasse, sans avoir reçu de réponse). Dans la chasse par déterrage, on ouvre le terrier à la pioche, on attrape le blaireau avec des pics, on le tue avec des dagues, et les petits sont jetés vivants pour être dévorés par des chiens. Or cette chasse ne peut pas être justifiée par les dégâts provoqués par les blaireaux, qui sont infimes. Les piégeurs les ont chiffrés en Indre-et-Loire à 250 000 euros par an en moyenne, sur l’ensemble des particuliers et des agriculteurs. Derrière la dénonciation de dégâts pourtant peu importants, c’est le lobby de la chasse qui est en action, avec la volonté de tuer sans être limité. En Loir-et-Cher, la Maire de Valaire a pris un arrêté contre le déterrage des blaireaux, qui pourrait servir d’exemple à d’autres maires, bien qu’il ait été suspendu le 25 octobre 2019 par le Tribunal Administratif d’Orléans.

Source : La Nouvelle République – 02/01/2020

L’Office Français pour la Biodiversité, pour mieux protéger une biodiversité en déclin

L’Office Français pour la Biodiversité a été officiellement créé le 1er janvier 2020, après des années de tâtonnements, par le regroupement de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), concrétisant un projet qui a plus de vingt ans, selon son directeur général Pierre Dubreuil. Pendant longtemps en effet, ce rapprochement, préconisé par les associations de protection de la nature, a buté sur l’opposition du monde de la chasse. L’ONCFS est chargé principalement de l’examen du permis de chasse, de la police de la chasse et de l’environnement, de l’étude de la faune sauvage, avec un poids très important des chasseurs dans son conseil d’administration. L’AFB avait été créée il y a trois ans à partir du regroupement de l’Agence des aires maritimes protégées, de l’Atelier technique des espaces naturels, de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) et des Parcs nationaux de France. Les chasseurs ont obtenu en contrepartie de leur accord notamment une baisse du permis de chasse, qui passe de 400 à 200 euros par an. Si l’objectif d’action contre le déclin de la biodiversité est affiché, les ONG de protection de la nature souligne que ce nouvel outil ne sera pas suffisant, sans une réelle volonté politique sur la durée.

Source : La Nouvelle République – 02/01/2020

Vignes : comment restaurer des écosystèmes naturels ?

Les intrants chimiques tiennent une place considérable dans l’exploitation des vignes, au point que la flore sauvage mais aussi les insectes en ont été pratiquement éradiqués des vignobles. Il y a une quinzaine d’années, les vignerons du saumur-champigny ont été les premiers a lancer un programme de développement de al biodiversité dans leur aire d’appellation, afin de réduire le recours aux intrants chimiques. Leur démarche pourrait-elle enfin faire école en Touraine ? C’est le vœu du Vinopôle du Centre-Val de Loire (implanté à Amboise) qui a organisé une journée d’information et de réflexion sur ce thème. Les résultats de plusieurs études effectuées récemment, notamment à l’Université de Tours, ont ainsi été mis en valeur. Le projet BioVal de l’Institut de Biologie de l’Insecte (IRBI) a notamment permis d’identifier tout un cortège d’insectes prédateurs qui pourraient jouer un rôle de régulateurs des bio-agresseurs de la vigne. Ainsi, des pucerons, cicadelles, acariens et autres mouches qui vivent dans les haies, arbustes et zones semi-naturelles seraient tout à fait à même de lutter contre des attaques de pourriture brune, d’oïdium ou de pourridié. La rencontre a permis par ailleurs de mettre en valeur que les traitements chimiques affectaient tout particulièrement les plantes entomogames, nécessitant une pollinisation par les insectes. Selon la directrice du Vinopôle d’Amboise, la biodiversité fonctionnelle pourrait rendre de grands services à la vigne si on établissait un système « en équilibre », ce qui suppose l’introduction dans les cultures des haies, bosquets et bandes enherbées pouvant offrir un habitat aux insectes régulateurs. Un projet pourrait être mis en place à titre expérimental dans le domaine du château de Rivière (AOC Chinon), afin de démontrer que ce modèle est économiquement viable. L’attente des consommateurs vis-à-vis de produits éco-responsables constitue une autre incitation. Mais la démarche ne serait véritablement efficace, selon la directrice du Vinopôle, qu’à l’échelle d’un territoire, voire d’une aire d’appellation contrôlée.

Source : La Nouvelle République – 04/01/2020

Neuvy-le-Roi : un incubateur pour le recyclage des déchets

Hébergé par l’entreprise Ecophyse, sur la zone d’activité des Vaux à Neuvy-le-Roi, une plateforme dédiée aux seules entreprises oeuvrant dans le domaine de l’environnement (valorisation des déchets, économies d’énergie) a vu le jour. Elle s’appelle Pôle Aire (Pôle d’Activités Innovantes et Responsables by Ecophyse). Créée en 2006, Ecophyse est une société de conseil, qui s’adresse aux entreprises et aux collectivités rencontrant des difficultés dans les processus de valorisation des déchets. Elle a elle-même valorisé 160 000 tonnes de déchets en 2018, et inventé Happy Loop, une marque de contenants qui prennent la forme du type de déchets qu’ils accueillent. Pour l’incubateur, un nouveau bâtiment a été construit, pour accueillir des start-up dont l’activité est en lien avec la valorisation des déchets (par exemple, optimisation du tri) ou les économies d’énergie. Ecophyse étudie actuellement des candidatures, et assurera l’animation de cette plateforme, avec des rencontres, débats, after-work, par exemple sur la responsabilité sociétale des entreprises.

Source : La Nouvelle république – 09/01/2020

Pesticides : réactions contradictoires après la parution d’un arrêté ministériel

A la suite de l’annulation partielle par le Conseil d’Etat, dans une décision du 26 juin 2019, du décret relatif aux conditions d’utilisation des produits phytopharmaceutiques, afin de mieux protéger les riverains des zones d’exploitations contre leur épandage, le gouvernement a lancé une consultation publique via internet du 9 septembre au 4 octobre 2019, présentant deux projets de textes (un décret et un arrêté) pour définir les distances de protection. Beaucoup d’ONG (dont la SEPANT) ont participé à cette consultation, qui a recueilli 53 000 avis. De son côté, la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, s’est fortement mobilisée, par des manifestations, et des interventions par exemple lors des visites du Premier Ministre en région. Elle a été entendue par le gouvernement, l’arrêté publié au J.O. du 29 décembre et entrant en vigueur le 1er janvier 2020 a limité les distances de non-traitement par rapport aux habitations : 20 mètres pour les substances les plus nocives (callées cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques), 10 mètres pour les cultures hautes (arboriculture, viticulture), et 5 mètres pour les cultures basses. Pour la FNSEA Centre-Val de Loire, ces distances de sécurité incompressibles se traduisent par des pertes pour les agriculteurs exploitant les surfaces concernées, et sont vivement critiquées. A l’inverse, pour les apiculteurs comme pour les associations de protection de l’environnement ces distances sont très insuffisantes pour protéger les riverains, et la bonne démarche serait de sortir des pesticides, en commençant par interdire les plus dangereux. Et de gérer la transition vers une agriculture respectueuse de l’environnement, tout en assurant un revenu correct aux agriculteurs. La polémique autour de l’arrêté ministériel va se poursuivre autour des chartes départementales, prévues par le décret publié le 29 décembre, et qui doivent permettre de modifier localement les distances de non-traitement, sous le contrôle des préfets.

Source : La Nouvelle République – 10/01/2020

Tours : premières réponses aux appels à projets innovants

La Ville de Tours avait lancé des appels à projets innovants, pour huit sites devant faire l’objet d’une rénovation urbaines. Des équipes s’étaient constituées autour de projets d’aménagement urbains, associant des professionnels (architectes et promoteurs), des associations, et des acteurs non professionnels. Ces projets ont fortement mobilisé : 68 candidatures, auxquelles se sont joint 64 acteurs associatifs et 168 partenaires non professionnels. Pour 5 sites, les lauréats ont été désignés par le jury : pour Saint-Sauveur, le promoteur Linkcity, pour le Hangar Col, Ataraxia, pour les Casernes Chauveau, Marignan, pour Marie-Curie/Sanitas, Bouygues, et pour l’Ermitage, Sogeprom (architecte : Isabelle Poulain), en partenariat notamment avec le comité de quartier, et la SEPANT, qui est particulièrement intéressée par l’aménagement du parc de l’Ermitage et des espaces non bâtis. Pour l’échangeur A 10 Tours Centre (pas de lauréat), le Polau a fait une offre originale et espère être retenu, ce qui supposerait qu’il apporte des garanties économiques.

Source : La Nouvelle république – 11/01, 14/01/2020

L’environnement, préoccupation majeure des électeurs, pour les élections municipales

Un sondage de « La Tribune » (15/11/2019) a révélé que pour 85 % des français, l’environnement est désormais une préoccupation majeure des électeurs, indépendamment de leurs convictions politiques et de leur implantation géographique. Ce n’est plus un sujet abstrait mais une réalité vécue, les français ne veulent plus d’incantations mais attendent des actes concrets, selon cette étude. Les candidats sont d’autant plus attentifs que cette préoccupation recoupe plusieurs champs de compétence du maire, comme la sécurité, la voirie, l’urbanisme. Les habitants, quand ils sont sondés, réclament pêle-mêle plus d’espaces verts, de cantines bio fonctionnant en circuits courts, la lutte contre les pollutions et les décharges sauvages, mais aussi des arrêtés anti-pesticides, la re-végétalisation des espaces urbanisés, pour protéger les habitants contre le réchauffement climatique, des économies d’énergie même au sein des équipements municipaux. Des thèmes locaux s’invitent dans les réponses, comme le rejet d’un projet industriel, ou la création d’un réseau de pistes cyclables bien maillé, et de plus en plus souvent la prévention de la santé des habitants face aux ondes électromagnétiques, aux bornes wi-fi : leur éloignement des écoles des maisons de retraite, des parcs et jardins, voire du haut des immeubles, est de plus en plus souvent demandé.

Source : La Nouvelle République – 15/01/2020

Nouzilly : l’INRA intègre la dimension environnementale

Au premier janvier 2020, l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et l’Institut national de recherche en sciences et technologie pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) ont fusionné dans une entité unique, appelée Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, regroupant 4 unités en Région Centre-Val de Loire (dont Nouzilly, ex Inra, ou Nogent-sur-Vernisson, ex-INRAE), avec près de 1 000 salariés, des stagiaires et thésards accueillis, 31 000 m2 de laboratoires, 75 000 m2 d’installations expérimentales, et 2 600 m2 de serres. Le rapprochement avec l’unité de Nogent-sur-Vernisson, spécialisée dans l’étude des forêts, apporte une dimension environnementale et sur la biodiversité au nouvel ensemble, les trois anciennes unités de l’INRA étant centrées sur la santé animale, l’élevage, la dynamique des sols. Réunis à Nouzilly pour annoncer la naissance de l’INRAE, la directrice de l’Institut et le directeur de l’unité « écosystèmes forestiers » ont annoncé des collaborations en recherche, pour faire reconnaître notamment l’INRAE comme pôle d’excellence dans le domaine de l’entomologie et de la forêt.

Source : La Nouvelle République – 15/01/2020

La Chapelle-Blanche-St Martin et Vou : les éoliennes autorisées, les maires contre-attaquent

Lors d’un entretien à la préfecture d’Indre-et-Loire, les maires de La Chapelle-Blanche-St Martin et de Vou, dans le Liguillois, ont appris par la Préfète que celle-ci avait signé peu avant, le 6 janvier, le permis de construire et le permis d’exploiter pour un parc de cinq éoliennes, à cheval sur les deux communes. Malgré les avis défavorables de deux enquêtes publiques (2014 et 2019) et de la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites (19 décembre 2019). Le projet de « Ferme éolienne de Bois Bodin » date de 2011, et a connu de nombreuses tribulations, jusqu’à une décision de la Cour Administrative d’Appel de Nantes, favorable au projet, à la suite d’une deuxième enquête publique lancée en octobre 2019. Le premier projet avait auparavant été invalidé par le Tribunal Administratif d’Orléans. L’appel du Ministère de l’Environnement avait été rejeté par la Cour Administrative d’Appel de Nantes en septembre 2018. Dans la seconde décision, celle-ci a considéré que le paysage n’était pas significatif, et permettait cette implantation. La population locale est très hostile au projet, et les maires envisagent de nouvelles actions. Comme la prise d’arrêtés municipaux interdisant la circulation des engins de 3,5 tonnes pour accéder aux zones concernées par les projets. Et les élections municipales vont se transformer en référendum pour ou contre les éoliennes.

Source : La Nouvelle République -21/01/2020

Tours : le projet de tramway fait courir des risques aux arbres des boulevards

La deuxième ligne de tramway de Tours est programmée pour passer par les boulevards Béranger et Heurteloup. Or une étude menée en 2018 par un expert, Laurent Herquin, docteur en écologie et spécialiste des arbres, jette un doute sur les risques que ferait peser les travaux du tramway sur le système racinaire des platanes présents, et partant sur leur survie. Cette étude, commandée par Tours Métropole, était restée confidentielle, jusqu’à ce qu’un riverain la fasse connaître à quelques associations (dont l’Aquavit et la SEPANT) et aux candidats aux élections municipales. A partir d’analyses faites par ouvertures de tranchées, l’étude révèle que les remarquables alignements d’arbres de ces boulevards subiraient de gros impacts, notamment 40 % d’entre eux avec de très grosses sections (racines charpentières), dont l’ablation ou la suppression entraineraient des désordres mécaniques et/ou physiologiques. Les risques sont particulièrement élevés Boulevard Heurteloup, et sur les rangées nord du Boulevard Béranger. Le Maire de Tours, favorable au tracé par les boulevards, assure qu’on ne prendra aucun risque avec ces arbres, qu’on sera extrêmement prudent, et que des expertises complémentaires seront menées par le Service des parcs et jardins. Il faudra connaître l’éloignement nécessaire et la profondeur des soubassements techniques, avant de mener les travaux. Certains candidats aux élections municipales préconisent un autre parcours pour la future deuxième ligne de tramway.

Source : La Nouvelle république – 22/01/2020

Ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux : limiter l’empreinte écologique de l’infrastructure

L’impact environnemental de la construction de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique a été considérable. La loi, en imposant la séquence « éviter, réduire, compenser », prescrit la limitation de « l’empreinte écologique » de l’infrastructure, pour compenser son impact environnemental et restaurer la biodiversité tout au long du tracé. Pour le directeur du développement durable de la Société Lisea, chargée de l’exploitation de la ligne jusqu’en 2061 (date de la fin du contrat de concession) et de la pérennité des mesures compensatoires mises en oeuvre, il s’agit d’une démarche collective qui s’inscrit sur le long terme, engagée avec de nombreux partenaires locaux : Services de l’Etat, Conservatoire des Espaces Naturels, Chambre d’Agriculture, Fédération de Pêche, LPO, SEPANT… Dans un premier temps un état des lieux a été dressé, permettant d’évaluer la « dette environnementale « : 3 700 hectares à aménager, 350 sites écologiques à restaurer pour protéger 223 espèces animales identifiées. En Indre-et-Loire, cela concerne 700 hectares entre Chambray et Maillé. Lisea a passé des contrats avec 36 exploitants agricoles locaux, notamment pour restaurer des prairies et favoriser le retour des oiseaux de plaine. Le cours d’eau l’Echandon a été réaménagé pour favoriser son peuplement de chabots, mais aussi la loutre et le castor. A Veigné, c’est l’ancienne marnière de « Fosse-Sèche » qui fait l’objet de travaux pour rétablir un habitat sécurisé pour les amphibiens. Le temps nécessaire à la concertation a été important (2 ans), compte tenu de la multiplicité des acteurs et des services concernés, mais les travaux de restauration d’espaces naturels sont bien engagés. Les premiers résultats, certes partiels, paraissent encourageants, selon les présidents de la Fédération des pêcheurs, et de la SEPANT.

Source : La Nouvelle République – 27/01/2020